A lire extraits du recueil : "La mort du poisson à plume"
Ce receuil a reçu en mars 2016 la mention spéciale du prix de la ville de Vannes dans le cadre du concours Blaise Cendrars :
Lumière crue du printemps,
Lumière qui sent le lait,
Je bois à ton innocence.
Un nuage d'hiver fait une ombre minérale
Sur les vagues en feu et sur les volcans noyés.
Phénix éternellement fasciné par les flammes
Prométhée révolté jusqu'à l'ultime souffrance
Icare toujours aveuglé par la transcendance,
Je vous invite au diner de la réalité.
Ah ! Cette jeunesse qui se croit immortelle
Qui veut enlaidir la beauté ou la détruire
Alors que la sagesse l’écoute et l'admire !
~~Soleils sous la mer, silences sous la langue,
Nos rêves ont chaviré, mon cœur tangue.
Je suis issu d’un passé
Qui n’a jamais existé
Alors que vaut la réalité ?
Des roses sur la tapisserie
Des Christ dédorés
Et des photos jaunies ?
J’ai tué mon frère jumeau
Mais son cœur ne battait plus
A la surface de ma peau.
Tremblement de mer
Les murs rouges se fissurent. Les êtres blancs s’abandonnent
L’éternité est à genou.
Faut-il partir ? Fuir au milieu des flammes ? Mourir ?
Mon ombre n’est plus la mienne,
Elle parle avec la bouche d’un autre.
Je n’ai plus que la nuit pour être moi-même.
Nos rêves se sont emmêlés
Pour un avenir incertain.
Emportez mon cœur, nuages éblouissants,
Loin du bitume collant qui suinte la peur !
La poésie chante sur la partition des larmes.
Faut-il habiter un autre monde,
Faire la guerre à la réalité,
Détruire avant de créer ?
Je suis le vent, l’eau et le sable,
Les pierres qui pensent, les ailes qui regardent
Et la rivière sortie de son lit qui rit en pleurant.